vendredi 6 mai 2011

Serge Gainsbourg, et l'album Rock around the Bunker

Serge Gainsbourg est reconnu comme un grand, un très grand de la chanson française. Pourtant discutez-en autour de vous, vous allez vous apercevoir que cet album Rock around the Bunker est moins (trop peu ?) connu.
Ses premières chansons, avec le Poinçonneur des Lilas, ou par la suite Je t’aime moi non plus sont systématiquement nommées, Requiem pour un con, L'eau à la bouche, …parfois aussi.
L’album concept Melody Nelson est repéré et cité, tant de monde (moi compris) le place en tête d’un classement inutile, et suivi souvent par l’album de l’homme à la tête de chou, ensuite j’entends souvent parler de la marseillaise reggae (aux armes et caetera), puis les autres albums parfois. Mais Rock around the bunker si rarement (jamais !?).
Est-ce un album renié ? Est-ce un mauvais album ? Même les artistes talentueux peuvent laisser passer des œuvres mineures. La réponse est évidemment négative.
Effectivement il est à part
Il nous emmène dans une démarche déjanté déjantant le Nazisme, dérangé dérangeant. La musique : c’est du rock, majorité de texte énergique, ciselé à la Gainsbourg, taillant des tailleurs à Eva et à Adolf, et cassant ce qui n’aurait jamais du voir le jour.


Nazi Rock, démarre l'album, et commence par une rythmique piano, et  nous envoie « on va dansez, le nazi Rock, Nazi, Nazi, Nazi, Rok Nazi, » répéter à satiété, qui évoque ces officiers allemands se maquillant,… ,  et toujours très rythmé, nous arrive Tata Teutonne, les allitérations en T certaines faciles et d’autres plus subtiles, comme tata ayant taté de tout, Otto fait les tasses à tâtons

J’entends des voix off, des voix qui disent "Adolf, tu cours à la catastrophe », est encore tout un jeu, Adolf déjanté, vieux chnock, délirant dans son bunker. 

Smoke Gets in your eyes

Eva aime Smoke gets in your eyes, un jeu sur la composition de l’album, puisque la chanson suivante de l’album est la reprise de Smoke Gets in Your Eyes,  … Eva Braun, est dans le nid d’aigle, Adolf ne comprenant pas cette admiration d’Eva pour cette chanson (Adolf veut en casser le disque).
C’est la fin de la Face A (Ah oui, j’ai oublié de préciser, que ce disque est sortie à l’époque du vinyle, dit du 33 tours, et donc on parle de Face A et de Face B, toujours pour la partie culture, la première interprétation de Smoke Gets in your eyes est de 1933, par Irene Dunne, et la reprise par The platters plus connue)  


Reprenons le parcours des titres, Zig Zag avec toi, une chanson un peu différente, et le quel émoi, Zig Zig , je vois grand, je suis un bon zigue .. ; il y a débats sur ce titre certains le considèrent comme le meilleur, à vous d’écouter. Est-ce Est-ce si bon, allitération en S, où la prusse est attendue, ces assassins s’associent… Yellow star, c’est ma préférée de l’album, pour transformer l’étoile jaune de la période de 1941-1945, en une étoile de shérif, imaginée par un gamin, seule chanson de l’album où le « je » peut correspondre à Serge Gainsbourg. Le titre de l’album : Rock Around the bunker, le piano est en pleine variation, les flammes surplombent l’abime, c’est le rock, qui reprend le pas.
Et arrive le dernier morceau SS in Uruguay, des Nazis y couleraient des retraites tranquilles, qui ne croient pas à l’extraditionne, …. Et la dernière phrase de l’album : « j’ai ici d’la canaille, qui m’obéit au doigt , Heil, et à l’œil »  
En conclusion, si je garde Melody Nelson, et l’homme à la tête de chou, cet album est dans le trio. En  relisant la dédicace de Marcel Aymé, je me dis qu'en 20 ans, Serge Gainbourg entre ce premier disque (Du chant à la une, moment de la dédicace) et cet album Rock Around The Bunker a bien évolué.

La dédicace de Marcel Aymé, sur le disque de 1958 « Du chant à la Une »  : Serge Gainsbourg est un pianiste de vingt-cinq ans qui est devenu compositeur de chansons, parolier et chanteur. Il chante l’alcool, les filles, l’adultère, les voitures qui vont vite, la pauvreté, les métiers tristes, les chansons, inspirés par l’expérience d’une jeunesse que la vie n’a pas favorisée ont un accent de mélancolie, d’amertume, et souvent la dureté d’un constat. Elles se chantent sur une musique un peu avare selon la mode de notre temps, le souci du rythme efface la mélodie. Je souhaite à Gainsbourg que la chance lui sourie autant qu’il le mérite et qu’elle mette dans ses chansons quelques taches de soleil.
Marcel Aymé.
 Et pour la dernière phrase ce cet article, je ne dirais que :
 Bravo Serge Gainsbourg et merci, ecce Homo...


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Musique : player Alexandra Tan

Musique : player Lena Luce